Quelques pages de l'histoire de Haraucourt
L'histoire du village
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LA MAISON DE HARAUCOURT
Une des plus anciennes familles de Lorraine tire son nom de notre village.

Louis de Haraucourt devint évêque de Verdun en 1430 et fut transféré au siège de Toul en 1437. Il retourna dans son évêché de Verdun en 1449 et y mourut en 1456; il est enterré dans la cathédrale, au pied de la chaire.

Guillaume de Haraucourt , son neveu, élu évêque de Verdun en 1456, mourut le 20 février 1500; son tombeau est dans l'église d'Hattonchâtel près de Verdun.

Elisée de Haraucourt , mort en 1629, fut gouverneur de Nancy (voir plus loin).

Au début du XVIIè siècle, le seigneur du village était Nicolas de Haraucourt . Il épousa en 1610 Anne de Génicourt, fille du seigneur de Génicourt-sous-Condé, près de Bar-le-Duc et mourut en 1623.
Sa veuve, connue sous le nom de Anne de Haraucourt, fonda en 1656, dans l'église du village une chapelle sous l'invocation de sainte Anne.

Les biens de la maison de Haraucourt passèrent dans celle de Thiard par le mariage, vers 1680, de Marguerite de Haraucourt , fille de Charles, marquis de Haraucourt, avec Jacques de Thiard de Bissy, fils du conte de Bissy, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de la Lorraine, qui donna 22000 livres pour que fussent entretenus, à l'hôpital Saint Julien de Nancy, deux pauvres de Haraucourt, un homme et une femme. Le frère de Jacques de Thiard, Henri, fut évêque de Toul de 1687 à 1707.

En 1772 Henri-François , conte de Chatenay, capitaine au régiment de Rouergue, déclare tenir en foi et hommage du roi, les terres et seigneuries de Haraucourt, cens et moulin de la Borde. Son épouse, une fois veuve, se retira à Nancy où elle mourut en 1790 après avoir cédé son bien à son gendre , M de la Tessonnière , qui fut le dernier seigneur de Haraucourt et émigra, laissant ses terres à fermes à Nicolas Burtin et Léopold Berger.

Elisée de Haraucourt
De la branche des Germiny, Elisée était le fils de Nicolas et de Suzanne de Harange. Ce fut peut-être le plus illustre de la famille de Haraucourt. En 1633, il est seigneur d'Acraigne (Frolois), Dalheim, baron de Lorquin, marquis de Faulquemont et seigneur de Haraucourt.
Son cousin Nicolas et sa femme Anne de Genicourt étaient en possession de l'autre partie. Le 14 janvier 1600, il succéda à Jean de Salm, comme gouverneur de Nancy et cumula les charges de conseiller d'état et surintendant des travaux, charges qu'il conserva jusqu'à sa mort en 1629.

Il Avait épousé Christine de Marcossay, fille de Gaspard, seigneur de Turkessem, Dommartin et Essey. Par lettres patentes du 3 Août 1603, Charles IV de Lorraine chargea Elisée de relever les fortifications de Nancy.
Il suivit avec la plus grande vigilance l'exécution de cette gigantesque construction malgré de grandes difficultés avec quelques particuliers, certains ordres religieux propriétaires de terrains proches des fortifications (chapitre de la primatiale, Carmes et Dames pecheresses) et surtout avec les entrepreneurs.

Elisée protégea la famille Appier, qui était originaire de Haraucourt et en particulier le fils Jean dit Hanzelet qui se distingua comme pyrotechnicien, mathématicien et graveur. On possède le lui, entre autres choses, un portrait de Elisée de Haraucourt gravé en 1610. Ce portrait figure sur le plan de Nancy dressé par Claude de la Ruelle en 1611 et dont on trouve encore quelques exemplaires (voir Pfister tome II p.292).

Outre les fortifications de Nancy, le nom d'Elisée de Haraucourt est attaché à la construction de bons nombres de monuments. On peut citer en particulier la porte de la Citadelle dédiée à Charles III en avant de la porte de la Craffe.
En même temps que l'on construisait cette deuxieme porte, il fit de nombreuses modifications à la vieille porte de la Craffe. Cette restauration fut faite en 1615 sur ordre d'Elisée dont les armes furent sculptées sur la clé de voûte de la porte.
Entre les 2 tours, on construisit un petit dôme où l'on plaça une horloge. A celle-ci, fut jointe une cloche prise à l'église St-Epvre, avec la permission de l'évêque de Toul en date du 16 février 1617 (archives de Nancy, Lepage-tome I p.317).
On avait déjà fait des travaux sur la tour du guet en 1593-1594 (archives de Nancy, Lepage-tomeII p.191).

Au début du XVII siècle, Elisée entreprit la réfection entière de la croix de Bourgogne, en souvenir de la bataille de Nancy en 1477. C'était une croix à double croisons et sur le socle fut gravé l'inscription: "Et tombée, en l'an mil six et dix, de Haraucourt, gouverneur de Nancy, seigneur d'Acraigne Dalem, Muravan, en aoust m'a fait relever de nouveau" .

La petite chapelle de St Thiébaut qui avait été entièrement ruinée pendant les guerres bourguignonnes fut rétablie en 1481 par les soins de la duchesse Yolande, mère de René II de Lorraine. Ce bâtiment s'élevait à côté de la fontaine mais quand on construisit les remparts de la ville neuve, le bastion St Thiébaut engloba le terrain de l'antique chapelle et c'est sur le terre-plein du nouveau bastion qu'Elisée en bâtit une autre. En 1734, elle servit de chapelle à l'hôpital militaire (Lionnois, tome I p. 495).

On doit également à Elisée de Haraucourt la création de la rue Saint-Nicolas pour permettre une communication plus directe entre les remparts de la vieille ville et la ville neuve pour joindre les bastions de Haussonville et de Haraucourt (bastions démolis en 1700, emplacement actuel de la rue des fabriques).
En vue de la construction de l'église primatiale, on dût porter les remparts plus à l'est. Par lettres patentes du 3 août 1603, Charles IV chargea Elisée d'y procéder (biblio. de Nancy).
Le chapitre devait acheter le terrain pour son église et les maisons des chanoines. Elisée leur réclama 80 000 livres mais les dames pécheresses déclarèrent que cet emplacement leur avait été pris en 1588 pour la construction des remparts et n'avaient reçu en échange qu'une indemnité dérisoire. Comme les fortifications ne passaient plus sur leur domaine, elles reprenaient leur bien.
Elisée arbitra le conflit et donna satisfaction aux deux parties. Comme les terrains en ces parages rapportaient 30 treizeaux par an (une moitié en froment et l'autre en avoine, les chanoines obtinrent le terrain pour rien; en contre-partie de verser ce revenu initial aux religieuses sur leur gagnage de Lupcourt.
Tout ce terrain situé entre les remparts reculés et la rue Montesquieu actuelle passa ainsi au chapitre. Quand on fut d'accord, les remparts des Moulins et de Saint Sébastien furent abattus. Une nouvelle porte se dressa à quelque distance plus loin.
Cette porte prit le nom de Saint Georges, elle fut flanquée de deux bastions: Saint Jacques au Nord et Saint Georges au Sud, une courtine obliquant à travers notre place d'alliance et la rue Sainte Catherine, relia le bastion Saint Jacques à celui de Vaudémont de la Ville-Vieille. Contre l'entablement, dans un écu, était sculptées les armoiries d'Elisée de Haraucourt.

Elisée sut s'entourer d'ingénieurs de renom pour la construction des fortifications, tels que Stabili, MarchaI et surtout Jean L'hôte. pour compléter la défense, ces ingénieurs créèrent en dehors des portes des demi-lunes.

Toutes les fortifications furent terminées en 1630. En 1620, sur les ordres de Henri II duc de Lorraine, Jean L'hôte procéda au partage de la seigneurie de Thélod. François de Lorraine, comte de Vaudémont, frère du duc Henri II eut la première part et Elisée la seconde, en récompense de son dévouement (archives de Mthe et Mlle. B-3981).

La porte de Saurupt, appelée ensuite Saint Nicolas, en l'honneur du patron de la Lorraine, fut commencée en 1603 et terminée en 1608. Au-dessus de la baie centrale se trouvait un écu qui portait les armes de Haraucourt et qui furent martelées à la Révolution et ne furent pas rétablies lors de la réfection en 1865.
Egalement en 1603, on construisit la porte Saint Jean, qui conduisait à la Commanderie Saint Jean par la rue de la Commanderie, le faubourg Saint Jean étant d'origine récente. Elle se composait de 2 façades et d'une cour intérieure à arcades. La façade extérieure comprenait 5 baies séparées par des pilastres doriques et dont celle du milieu était ouverte. Comme décoration on se borna à poser 2 obélisques couronnés de grenades enflammées. Entre ces obélisques on sculpta les armes de Haraucourt. Ces ornements furent martelés en 1792. Cette porte fut détruite en 1874 en raison de l'étroitesse de son ouverture.

Les Carmes ont été appelés en Lorraine par Jean des Porcelets de Maillane, Conseiller d'état du duc Henri II, maréchal de Lorraine, sur l'initiative de Marguerite de Gonsague, épouse du duc.
Jean des Porcelets leur donna une maison située au coin N.O. des rues de Grève (Charles III) et de l'église (Rue des 4 églises) achetée au sieur Poirot, seigneur de Blainville.
Ces religieux eurent une grande vogue, leurs prédications séduisirent la foule et, fiers de leur succès, voulurent être logés plus confortablement. Ils se plaignirent au duc que leur maison resserrée entre les rues de l'église, de Grève et des Ponts ne pouvait plus s'étendre et jetèrent les yeux sur une place, dénomée la Licorne, située au Nord de la Ville Neuve, entre les rues Saint Dizier et de l'église (actuellement rue Gambetta, rue des Carmes, rue Dom Calmet et rue Saint Dizier).
Le duc Henri II, après avoir promis, consulta ses officiers et tous furent d'accord pour lui montrer les inconvénients de cette donation. Par lettre, le gouverneur de Nancy s'est opposé à l'établissement des religieux et se déclara leur protecteur lorsqu'il vit que la décision du duc était inébranlable. Le maître-autel fut élevé par Elisée et l'église fut édifiée sous le vocable de Saint Joseph.
Du coté de l'Evangile se trouvait dans le transept, la chapelle Sainte Elie ou des Morts, propriété de la famille de Haraucourt. C'est là que fut enterré le Gouverneur de Nancy en 1629, à côté de sa femme Christine de Marcossey. Le 31 août on y enterra Charles de Haraucourt, maréchal de Lorraine et petit fils d'Elisée et de Christine.