Origine des toponymes de HARAUCOURT
 pourquoi cette initiative ?    quelques photos     le plan des lieux-dits


Sur le même site:   Le français de Lorraine           Un peu de patois lorrain-roman  
Ce qui suit est le fruit de la consultation de divers documents d'histoire (voir la liste bibliographique en fin de page). Il ne s'agit en aucun cas d'un travail de référence. En effet, la toponymie n'est pas une science exacte et l'auteur de cette page n'est pas un historien !  La consultation d'ouvrage divers peut entraîner la répétition, voire l'amplification d'erreurs !
On  remarquera que, contrairement à beaucoup de communes de France et de Lorraine, Haraucourt utilise peu les noms d'arbres dans les lieux-dits. De là à penser que le village n'a jamais été un territoire forestier, du moins dans les 2 derniers millénaires, il n'y a qu'un pas !

Aimaye
(Corvée de l')
Se prononce Aimée". Cette orthographe est sans doute due au zèle du géomètre qui a voulu transcrire la prononciation de l'époque : "Aimèille"
Allemands
(haye des, chemin des)
on rencontre souvent le mot allemand dans les toponymes lorrains. Cela n'a aucun rapport avec les 3  derniers conflits, pas plus qu'avec les guerres napoléoniennes; en effet, le mot allemand figure déjà au cadastre de 1807.
Alouettes (aux) Les noms d'animaux sont beaucoup utilisés
Augustines (aux) parcelles propriétés des pères augustins
Avouin, Aouin-pré ou Hahoin-pré En patois, la lettre V est souvent muette d'où la variante orthographique. le mot patois vouahhe s'est transformé en voué. Il signifie humide, boueux ; pourquoi pas havoin, ce qui correspondrait à la nature du sol ? Havoin peut aussi dériver d'un nom propre
badehant Bade signifie : le bas de...     voir Frémitant pour le suffixe
Baine du cul de sac (à la) Baine est le féminin de ban. Il s'agit d'une partie de territoire ayant généralement des limites naturelles (traduit aujourd'hui par "ilot"). Cul de sac est à prendre dans le sens impasse, extrémité.
Baquesses rayes baquesse est synonyme de démarche mal assurée en patois. Dans la région de Metz, baquesser signifie boiter. Au Quebec, la baquesse est une danse. Ce mot est donc lié à la démarche. Dans ce cas, il désignerait des parcelles asymétriques.
Raye signifie sillon
Basse
(de Humbetant)
Une basse est un endroit creux, une petite dépression généralement humide
Behard (se prononce beu-hard). En Lorraine, le préfixe beu signifie souvent "bois".
Hard viendrait du haut-allemand ou francique (comme Bern-hard, Ger-hard) et signifie dur, difficile (comme en anglais actuel) Behard signifierait alors "bois dur".
Autre explication: en patois, buisson se dit parfois bohhare
Beuvin Beuvin est un patronyme répandu dans le nord de la France. Il désignerait ici la propriété d'un immigré
Les picards immigrés en Lorraine furent nombreux au XVIIe siècle. Il n'est pas étonnant qu'ils aient influencé le patois et les toponymes

Bief et bis de Behard (sur le) bief est à prendre dans le sens canalisation, drain ou fossé.
Bois la Dame forêt dont les revenus allaient à une dame noble
Bonafosse Le préfixe signifie bon ou bel. Comme basse, fosse désigne souvent une dépression.
bondenatte En patois, on utilisait parfois le mot bonde à la place de borne
Bondenelle
(rue de)
ancien nom de la rue de l'Abbé Michel
Borde (la) Une borde est souvent une ferme isolée, une metayerie mais ce toponyme est aussi attribué à l'extrémité d'un territoire (en bordure)
Boutonnier ancien nom de l'églantier
broxet dérivé de l'allemand Brox lui-même venant de Procop (saint martyr)
Censitaires
(bois des…, paquis des…)
le censitaire est une personne assujettie au cense qui est soit un impôt, soit un fermage. Le censal est la personne qui bénéficie du cense ou qui le collecte. C'est aussi un document fiscal (livre censal).
Cercueil Endroit où l'on a découvert une sépulture ou une nécropole (même sens pour Cercoeur et Tomblaine); voir fosse
Champ Wargant le champ de Wargant, variante des anciens prénoms Voirin et Warin
Chauffour on devrait écrire chaux four: le four à chaux
chavri-champ chevrichamp
pré la chèvre
lié aux chèvres
Cheminot (sur le) En lien avec un petit chemin ou un sentier
Cheres terres (aux) terrains à grande valeur  ou terre des chèvres
Cherrières (les) Cherrière est, généralement, le chemin des chars (voitures romaines) et chariots. Du latin cariara.
Charrière est plutôt une carrière mais il est facile de confondre les deux.
Corvée Les habitants du village payaient une partie des impôts sous forme de corvées dues au seigneur local. Cela se traduisait par des travaux dans les champs de celui-ci d'où ce toponyme très répandu
croix Jacquot
Croix louviot
rouge croix
Souvent un  hommage à une personne décédée à cet endroit; ou implanté par.
Au début de l'ère chretienne, des croix ont été implantées en lieu et place des supports d'ex voto afin de suplanter le culte "païen" Dans ce cas, la croix porte le nom d'un saint mais il arrive que le temps ait escamoté le mot croix. Ce pourrait être le cas pour Saint-Don
Derrière
(rue de)
A l'origine, le nom était : rue de derrière le four
(sous entendu : derrière le four banal)
Cul de fèves
(rue du cul de fèves)
Ancien nom de l'impasse du Grand-Pré
Cul de fèves est une déformation de Cuites fèves. sans doute dû à la présence d'un four pour sécher les légumes afin de les conserver.
Domevre On devrait écrire Dom-Evre. Dom vient du latin dominus qui signifie seigneur; on ne sait pas si ce toponyme est un hommage à St-Epvre, l'évêque de Toul canonisé, ou parce l'évêché de Toul était propriétaire du lieu;
Dom est le préfixe de nombreux lieux (Dombasle, Domgermain, Dommartin, Dompaire, Domptail)
Echenal un chenal ou echenal est un petit canal, un fossé créé par l'homme
Etang (étang mer franche; grand étang) Du XIIe au XVIe siècle, la vallée de la Roanne (sur Buissoncourt et Haraucourt) et la partie basse du ruisseau de Cerville constituaient un étang en forme de Y, dont la digue était située en amont de la Borde.
Etroite queue (à l') une queue est généralement l'extrémité d'un territoire.
Ce nom peut aussi dériver du latin "Curtis", cour de ferme
Fagots (aux) Peut-être un lieu où l'on entreposait les fagots pour les faire sécher
fleurs (les) De bonnes terres
Fontaine le jard Grosse fontaine
Le mont fontaine
En terme champêtre, fontaine est synonyme de source. On ne sait pas si jard est le diminutif de jardin ou si ce terrain était affecté au troupeau d'oies
Fontaine madame source sur laquelle une dame noble avait des droits
Fosse (à la) soit une dépression, soit une sépulture; voir cercueil
Fourneaux
(haut des)
un fourneau désigne souvent l'endroit où l'on fabriquait le charbon de bois
Il peut s'agir aussi d'une forge
Frémitant Frémi pourrait être une déformation de Firmin
Peut aussi avoir la même origine que fondrière ce qui désignerait un endroit humide.
On notera la fréquence du suffixe "tant" dans cette micro-région: Badehant, Nobetant, Humbetant, Rambetant…
Fourrières (les)
Portion de champ, généralement humide,  laissé en pré
(par opposition à la partie cultivée)

Ganache (à la) la ganache est un dessert. Lieu agréable ou bon terrain
Goulottes
(ruisseau des)
Terme patois issu du latin gula qui a donné gorge et gueule.  On le trouve aussi sour la forme de golotte, goule, goutte (en forêt) ou goutal. Désigne généralement une vallée étroite ou un petit ruisseau. Ici, il s'agirait plutôt du ruisseau qui collecte des rigoles de prairie
Grand trot Peut-être dû à la proximité d'un chemin en pente que les chevaux parcouraient au trot
Grand(s) champ(s) Ce pluriel étant muet, on ne sait pas si sa présence est authentique. Si il est réel, il n'est pas besoin d'en expliquer la signification. En revanche, le singulier donne un tout autre sens: champ au singulier indique un lieu cultivé depuis très longtemps, par opposition aux terrains défrichés, gagnés sur la forêt
Gué-oir
(parfois écrit égayoir)
Abreuvoir pour les animaux avant l'aménagement des fontaines. 2 origines possibles:
oir est l'ancien nom de l'oie; ce lieu désignerait alors le gué des oies
autre possibilité: oir dériverait de whar, l'eau en haut-allemand ou francique et désignerait un point d'eau à gué
Haut du sot Le propriétaire du terrain était jugé "simpliste".
Peut-être une erreur d'orthographe. Un saut est généralement un lieu à forte déclivité.
Haute chaussée (la) Chemin sur la digue des étangs
Haye dominiquin Haye peut être le synonyme de haie mais peut aussi désigner une clôture.
Houchitry Houchipré Ouche désigne généralement un terrain de bonne qualité. Du bas latin ochia, "terrain clos".
Le suffixe try que l'on trouve dans beaucoup de noms de villes viendrait du latin acum, domaine agricole
humbetant On peut y voir le nom Humbert. voir frémitant
Joncs de rosières (aux) Rosières désigne le lieu où poussent les roseaux. Joncs et roseaux aiment les endroits humides
Justice (la) endroit où était dressé la potence (généralement éloigné des habitations) dans les communes où le seigneur disposait du droit de justice. Comme les cadavres restaient parfois exposés plusieurs jours "à titre d'exemple", on comprend l'intérêt de les éloigner mais c'était aussi une façon d'affirmer la puissance du seigneur et l'étendue de son territoire. 
La folie ou les folies Peut-être une déformation de feuillus, endroit boisé
Une folie était une "maison de campagne", maison isolée.
Ce terme peut aussi désigner une construction au coût élevé
Lance (la) Généralement de longues parcelles étroites.
Peut-être une référence à une unité de géomètrie
Laxière (la) Du latin lescheria (qui a également donné laiche, nom patois du carex).
Désigne une zone humide (comme lixière). Très répandu en Lorraine
Lef damont ?
L'embannie
(n'existe pas à Haraucourt)
Soit une léproserie (endroit banni)
soit un endroit interdit (banni en raison de pratiques cultuelles interdites)
soit un terrain rattaché au ban.
l'horloge (à) Peut-être un lieu appartenant à la communauté et mis à disposition de la personne chargée d'entretenir l'horloge de l'église ?
l'orient de Domevre (à) à l'est de Domevre
Maniere
(à la maniere)
peut être une déformation du latin "mansium", maison.
La maniere est aussi une décision de justice; dans ce cas, un terrain a fait l'objet d'une jurisprudence particulière
Martinchamp le champ de Martin
Mellés ou mellez (les) peut-être dû à un "mélange" de cultures et de prés alors que généralement, les cultures étaient regroupées
Mellé est également un patronyme. Dans ce cas, il s'agirait de la propriété de Mellé
dans le langage courant, on ne dit pas la "famille Mellé" mais "les Mellés"
Ménil (au) Ménil vient soit du latin mansium (maison), soit d'une forme celtique de ma, mag et magen qui, à l’origine, désignaient de petites terres avec habitation.
Ménil désignait
aussi une ferme "servile" ou celle d'un colon affranchi par opposition à villa et curtis qui désignaient de grandes propriétés.
Le terme patois "missenard" qui désigne un pauvre fermier vient peut-être de là ?
Monitoire (le) Un monitoire était une injonction de l'évêque à dénoncer un crime. Un délit a peut-être été commis à cet endroit
Montgadin Selon la tradition orale, ce lieu-dit désignait des jardins. On peut rapprocher gadin du patois gaudines, petites parcelles.
Gadin est aussi un patronyme dérivé du prénom germanique  Wadwald
Nobetant voir frémitant
noirs yeux ?
Norin haye nom propre. La haie de Norin  (voir Haye dominiquin)
Oseraille endroit où l'on cultivait l'osier
Palozé ?
Paquis des deux saules
 le paquis
sur le paquis
sur le paquis de Drouville
le paquis ou patis était un terrain appartenant à la communauté et mis à disposition des troupeaux collectifs. Aujourd'hui, il désigne les terres de la commune
pautiottes (les) du patois petiot(te) ou poutiot : petit. Petites parcelles
Paxé Mauvaise orthographe. Se prononce (approximativement) pach'hé. Le 2e H est fortement expiré. L'origine de ce son est  inconnue en Français et dans les autres langues latines. Certains le rapprochent du CH de l'Allemand moderne ; ce terme patois proviendrait alors du Francique, idiome germanique.
Il a été transcrit soit avec la lettre S, soit avec la lettre X. C'est ainsi que l'on écrit indifféremment Xaintois et Saintois pour désigner la même région.
Pelle (la)
la grande pelle
la petite pelle
Pourrait dériver du bas latin peilera, peleiria, «pâturage, pré humide»,
Perche (la)
pointe de la perche
Une perche ou peche désignait un ponceau ou un pont provisoire, parfois un gué
Placide (la) même origine que place ? sens inconnu.
Poirier le loup ?
Pourpre
(le grand; le petit)
influence de la couleur de la terre (présence d'oxyde de fer). Ne pas oublier que le sens des mots change au cours du temps
Praye et Preyïe praye signifie prairie (voir Aimaye pour l'orthographe)
Pré du taureau Sous l'ancien régime, les mâles reproducteurs étaient souvent la propriété de la communauté. Celle-ci se réservait un lieu de pature
quarottes (les) d'après la tradition orale, il s'agirait de petites parcelles.
Peut-être une déformation de carreaux dans le sens coin, angle
Quartes (en ou les) Terrains appartenant au seigneur ou à un prieuré. Une quarte contenait environ 3 Ha. Au XVIe siècle, le loyer était le quart de la récolte. Au haut moyen-âge, une quarte était un terrain cultivé par une famille de serfs.
Dans le cartulaire de Beaupré (abbaye entre Fraimbois et Hériménil) à la fin du XIIe siècle, il est fait mention de la possession à Deinvillers (88) de 3 quartiers de 15 jours de terre chacun (environ 3 hectares). A Froville en 1489, le prieur ordonne aux habitants de dresser l'inventaire des droits seigneuriaux : quiconque tient quertier dudit Froville, il faut qu'il soit manant et résidant... Item que chaque quertier doit être de seize jours de terre avec les prés qui peullent y appartenir et doit celuy qui tient lesdits quertiers seix ymal de froment et dix d'avoine ... Il s'agit donc bien d'un fermage en nature
Rascenel ?
Rayeux (les) Soit le pluriel de raie, sillon ; soit un endroit défriché, gagné sur la forêt.
En patois vosgien, reyeux est le pluriel de reïe, endroit où l'on rouillissait le chanvre
Rehain Du prénom francique (ou haut-allemand) Hrodoin. A donné Rehaincourt, Rehainviller
Retrait Bagard partie haute des étangs. En période d'étiage, l'eau se retirait de cette partie. Bagard est un nom propre
Reux (aux) En Wallonie, Reux signifie terre essartée, défrichée.
Roides bêches Patois Lorrain roides: mauvais, difficile. Peut désigner un lieu pentu ou une terre difficile à cultiver
Ronde fauchée une fauchée est un pré dont la surface est celle que pouvait réaliser un faucheur en une journée
Roual mot patois dérivé du latin rivus qui signifie ruisseau. Même origine que ru et rupt
rouelles pluriel de roual
Rousselle (à) Nom de personne
Royer soit le lieu où pousse le chêne rouvre.
soit une variante de rouyer; le fabricant de roues
Saint-Don en hommage au saint ; peut-être superposé à un lieu de culte "païen" (voir croix)
Saussaies
(les saussaies)
Endroits où poussent les saules
Tarpes (les) toponyme très fréquent en Lorraine et … Inconnu ailleurs ! Faut-il y voir un lien avec le mot celtique "tippa", motte ? Ces lieux-dits sont souvent élevés
Tibit-fourer ?
Tilles (aux) Tilleuls
Tonnerre
(trou du tonnerre)
Ce nom n'aurait rien à voir avec un événement climatique. En patois, tourneur se dit "tonard". Le trou du tonnerre serait alors la source appartenant à un tourneur sur bois.
Trimolot
(pointe de; corvée de)
peut-être une variante locale du latin tremulus, le tremble (arbre).
Autre possibilité: Le préfixe "tri" signifie au delà de; en patois molot ou molotte désignent un endroit pierreux ce qui pourrait signifier au delà de la carrière
Valtrina (ruelle de) Forme locale du prénom allemand Waltraud ?
Vesgnet forme rare de vignoble (la lettre S se prononce)
Vexé (voir paxé pour l'orthographe)
Vianchamp Le champ de Vian
Vide bouteilles Terre difficile à cultiver, ce qui donne soif !
Vieilles mazures site archeologique probablement Gallo-Romain
Vieilles pierrières anciennes carrières ou tas de pierres issues de l'epierrage
Vignes blanches couleur de la terre
Vignes des Mazelles Est-ce une déformation de "demoiselles" ?
Dans les Vosges, une zelle est un jardinet ou un petit terrain clos
Ouvrages consultés: